Non au Service national universel (SNU) Non à la militarisation de l’éducation
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Avec le développement du Service National Universel et des classes de défense, le gouvernement veut assujettir les élèves et les enseignants à la politique de militarisation de la société.
Lorsque le 28 mai 1996, Chirac décide la suspension du service national obligatoire, il s’agissait pour l’État de concentrer ses forces et ses ressources sur le renforcement de l’armée de métier plus efficace. Ces choix ont révélé différents problèmes du point de vue des gouvernements :
- l’insuffisance du recrutement professionnel de "qualité" (et des non-renouvellements de contrats ou des démissions jugées trop nombreuses) ;
- le désintérêt voire le rejet de la jeunesse vis-à-vis de l’État coercitif, de l’armée et de la préparation de la guerre, et dont les révoltes demeurent une menace pour l’ordre bourgeois ; d’autant plus que l’utilisation de l’armée est parfois envisagée pour réprimer les mouvements sociaux et quadriller les quartiers populaires.
- la nécessité qu’une armée de métier puisse s’appuyer non seulement sur le consentement de la société en cas de conflit, mais aussi le contrôle de la population civile et de l’économie.
La multiplication des "classes de défense" vise notamment à répondre aux besoins de l’armée de métier ; le développement du SNU, à l’intérieur même de l’Éducation nationale vise à renforcer le contrôle du pouvoir sur la jeunesse, renforcer sa militarisation.
Le Service National Universel (SNU) s’adresse à tous les jeunes français, garçons et filles entre 15 et 17 ans. Il comporte trois phases :
- un "séjour de cohésion" de 12 jours dans un département autre que le leur.
- une "mission d’intérêt général" de 84 heures réparties au cours de l’année. Des stages sont proposés au cours de vacances scolaires.
- une "période d’engagement" sur la base du volontariat (donc facultative), entre 16 et 25 ans.
S’il était généralisé, le SNU coûterait entre 2,4 et 3 ,1 milliards d’euros par an (commission des finances du Sénat).
https://www.senat.fr/salle-de-presse/communiques-de-presse/presse/cp20230309b.html
Divers pays ont décidé non seulement d’augmenter leur budget militaire, mais aussi de modifier le système éducatif (par exemple en Russie) pour développer l’ "acceptabilité sociale" des guerres. Présenté parfois comme une sorte de colonie de vacances, le SNU est en fait dès le départ un élément de la politique militaire de la France dans le programme de Macron (discours du 18 mars 2017) [1] .
Si le SNU ne donne lieu à aucune disposition législative normative dans la LPM de 2024-2030, il est évoqué dans le rapport annexé à ce projet de loi, qui présente les priorités du gouvernement en matière de Défense : "Au-delà, les armées contribueront davantage à la cohésion et à la résilience de la Nation en s’appuyant sur un lien Nation-armée rénové et plus visible (service national universel, modification de la doctrine d’emploi de réserve et augmentation de ces dernières, organisation du tissu industriel, liens avec les collectivités territoriales, participation accrue aux cérémonies patriotiques, etc.). Une attention particulière sera portée au renforcement du lien entre jeunesse et armées, qui constitue un enjeu essentiel pour la cohésion nationale. Les armées participeront pleinement à l’enseignement de la défense (…)." À noter : la LPM 2024-2030 adoptée au Parlement le 12/07/2023 prévoit un budget de 413 milliards d’euros sur 7 ans, qui fait de la Défense le premier budget de l’État (par ailleurs, les moyens pour le soutien militaire à l’Ukraine seront financés par des lois de finances). Le SNU dispose de moyens spécifiques : 140 millions d’euros en 2023 (inclus dans le budget de l’Éducation Nationale). [2]
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Le SNU pose de nombreux problèmes pour l’école publique :
- le SNU c’est l’embrigadement de la jeunesse alors que l’école doit être le lieu de l’enseignement de savoirs émancipateurs et d’esprit critique.
- les crédits prévus peuvent donner l’illusion d’une conception humaniste de l’éducation dans le cadre des séjours de cohésion. En réalité, ils sont pris sur le budget de l’Éducation nationale : si le SNU est généralisé, cela voudra dire des dizaines de milliers de suppressions de postes, des fermetures de classes, des classes surchargées…
- le SNU ne se fonde sur aucun texte réglementaire : la question de la responsabilité juridique des encadrants est posée (dans plusieurs départements on signale des cas de maltraitance des jeunes, de sexisme ou de racisme…) ; sa conformité à la Convention internationale des droits de l’enfant pose question.
Page 2 du 4 pages : Rentrée 2023 : avec les "classes engagement",
une accélération de la mise en place du SNU
Page 3 du 4 pages : Le SNU, une pièce d’un puzzle : le "parcours innovant de défense"
Page 4 du 4 pages : Texte de référence du Collectif "non au SNU"
Le service national universel que le gouvernement veut rendre obligatoire pour les jeunes de 16 ans