Rentrée 2023 avec les "classes engagement" : une accélération de la mise en place du SNU

À partir de de septembre 2023, deux dispositifs du SNU vont coexister :

a/ les jeunes, entre 15 et 17 ans, pourront demander individuellement à faire un séjour de cohésion sur le temps de vacances ; il peut avoir lieu dans les lycées.

b/ les jeunes pourront aussi réaliser ce séjour de cohésion "sur le temps scolaire dans le cadre d’ un projet pédagogique de classe", au sein d’une classe d’engagement.

Les enseignant.es en charge d’une classe de seconde (ou de 1re bac pro) pourront ainsi créer une "classe d’engagement" intégrant, sur le temps scolaire, l’organisation du séjour de cohésion de 12 jours dans le cadre d’un projet pédagogique annuel.

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Comme pour les séjours de cohésion réalisés sur le temps des vacances, les séjours réalisés sur le temps scolaire seront effectués en uniforme, encadrés en partie par des militaires. Les jeunes adolescents participent à la levée du drapeau français, chantent La Marseillaise chaque matin, apprennent à marcher au pas et à se tenir en rang…

"L’enseignant volontaire répondra à un appel à projet qui sera transmis à tous les lycées. Si son projet entre dans le cadre de notre appel, la totalité du séjour sera financée" [1] .Les enseignant.es volontaires seront rémunérés grâce au "Pacte enseignant". Ils "ne seront pas obligés d’assister au séjour" (dans ce cas il n’y aurait donc même pas le contrôle d’un enseignant pendant le séjour, l’enseignant serait réduit à un rôle d’agent recruteur). Le gouvernement annonce aussi la nomination d’un référent SNU dans chaque établissement, rémunéré par le "pacte enseignant" (au titre de Projet "innovant").

Jusqu’alors, le SNU ne fait pas recette. L’intégration sur temps scolaire permettra de le rendre "plus populaire et plus accessible". "Le projet de classe, un séjour organisé par des professeurs", peut "rassurer", "convaincre des enfants et des parents" [2] … En outre, le ministre Ndiaye souhaite que cette participation à un séjour de cohésion donne "des points bonus" pour Parcoursup. Il serait aussi question de conditionner l’accès à certaines formations supérieures à l’accomplissement du SNU.

La mise en place de ces "classes d’engagement" implique directement l’Éducation nationale. Il s’agit pour Macron d’assigner aux personnels le rôle de promoteurs de l’armée et de la militarisation de l’enseignement. Cela participe du processus d’entreprise de soumission de la jeunesse, de renforcement de la militarisation de société, de développement du nationalisme. C’est un tournant majeur dans l’objectif de rendre le SNU obligatoire.

De plus, le SNU serait un des éléments de la transformation de l’école. En lycée la réforme Blanquer impulsée par Macron, avec la casse du bac national, a provoqué une désorganisation du temps scolaire. Les "classes engagement", prévoyant encore de nouvelles absences sur le temps scolaire, participe de cette désorganisation et de l’accroissement de la difficulté scolaire pour une partie des lycéens.

Un large front (intersyndicale enseignante, syndicats lycéens et FCPE) s’est constitué contre la généralisation du SNU dans les lycées. Les stages de cohésion comme les "classes engagement" ne sont en aucune façon obligatoires (il n’y a pas de texte réglementaire). Les CA des établissements doivent être consultés et peuvent s’y opposer. Les personnels des lycées sont totalement dans leur droit s’ils et elles refusent de collaborer à la mise en place de ces classes dans leur établissement.

Note de l’encart : Protocole MNESR-Défense-Agriculture


Page 1 du 4 pages du Collectif "NON au SNU (avec le document en PDF)
NON AU SERVICE NATIONAL UNIVERSEL - Non à la militarisation de l’éducation

Page 3 du 4 pages :
Le SNU, une pièce d’un puzzle : le "parcours innovant de défense" ]

Page 4 du 4 pages : Texte de référence du Collectif "non au SNU"
Le service national universel que le gouvernement veut rendre obligatoire pour les jeunes de 16 ans