En défense de l’Enseignement public et du statut des personnels
La grève du 1er février a montré la détermination des collègues à repousser les plans du gouvernement.
Pour y parvenir, cela implique que se réalise l’unité sur des revendications claires à commencer par :
- Le retrait total du plan "choc des savoirs"
- L’annulation de toutes les suppressions de postes et création des postes nécessaires
- Le retrait du projet de loi annoncé par Macron et Guerini de réforme de la Fonction publique qui veut notamment imposer l’avancement et le salaire "au mérite".
Ces plans ne sont ni discutables, ni amendables. Cela implique de quitter toutes les concertations en cours, à commencer par le boycott du Conseil supérieur de l’Éducation du 8 février.
Imposer le retrait de ces attaques, implique d’appeler, et d’organiser, dans l’unité, la mobilisation de l’ensemble des personnels avec l’objectif d’infliger une défaite au gouvernement.
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Ci-dessous, le tract Émancipation du 1er février :
UNITÉ POUR LE RETRAIT DU PLAN ATTAL-MACRON CONTRE L’ÉCOLE
UNITÉ POUR LE RETRAIT DU PROJET DE LOI GUERINI CONTRE LE STATUT
Le 16 janvier, Macron confirmait la poursuite et l’accélération des attaques contre la jeunesse et le monde du travail, contre les personnels et leurs garanties statutaires... Suite aux annonces sur le ’Choc des savoirs’, G. Attal vient de confirmer les objectifs qu’il assigne à l’école : organiser le tri des élèves, réduire l’enseignement à l’école du socle pour une grande partie de la jeunesse. Et avec la généralisation du SNU, de l’uniforme, et les nouveaux programmes de l’EMC, s’affirme la volonté d’un véritable endoctrinement de la jeunesse afin d’assurer un ’contrôle social’ de toute la société.
Quant à l’éloge de l’école privée d’A. Oudea-Castéra, il sonne la charge contre l’Enseignement public. Tout cela atteste la volonté d’en finir avec la possibilité de tous les enfants de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture quelle que soit la situation de fortune de leurs parents.
Ces annonces s’articulent avec la réforme des lycées professionnels et la volonté de transformer les enseignants en personnels polyvalents chargés d’appliquer des mesures prescrites.
Avec la réécriture des programmes annoncée à tous les niveaux (1er et 2nd degré), la labellisation des manuels, se profile une pédagogie officielle et une remise en cause de la liberté pédagogique des personnels.
Au collège, dès la rentrée 2024 en 6e et 5e (puis en 4e et 3e en 2025), les élèves seraient placés en groupes de niveaux ’flexibles’ en mathématiques et français. L’effectif du groupe d’élèves les plus fragiles serait de 15 élèves. Le groupe d’élèves les plus ’performants’ pourra être plus chargé qu’une classe ordinaire. Les seuls moyens seront le redéploiement des heures de soutien/approfondissement (une heure par classe de 6e), les marges horaires du collège ; les heures postes annoncées ne seront abondées par Bercy qu’en fin d’année.
Les 2 heures de soutien en math et français pour tous les niveaux seront réalisées par les professeurs d’écoles.
L’appel à ’l’autonomie’ permet de renvoyer aux seules équipes locale la responsabilité de l’organisation et de la progression des élèves, ce qui illustre le sens du slogan de Macron : ’Notre École Faisons La Ensemble’.
Le ’nouveau socle’ fondé sur quatre piliers (les compétences fondamentales en mathématiques et français, les compétences psychosociales et des ’repères’ de culture générale) substitue de simples ’repères’ à une véritable culture. Il conduit à la déscolarisation d’une part importante de la jeunesse envoyée très vite en entreprise, munie d’un simple kit de compétences, soumise aux besoins variables du patronat d’un bassin d’emploi.
Le brevet deviendrait nécessaire pour passer en Seconde. C’est un collège à plusieurs vitesses, avec des parcours ’individualisés’, et un affaiblissement des enseignements disciplinaires qui se dessine. Cela prépare l’explosion de tout cadre national des programmes, des horaires, des diplômes.
Ce ’Choc des savoirs’ organise la diminution du nombre d’élèves en lycée (avec des suppressions de postes). Il est lié aux annonces de Macron de fermeture de formations universitaires qui ne répondent pas ’aux objectifs d’excellence’ et de financement de formations privées… Cela conduit à l’explosion du second degré avec l’école du socle (primaire-collège) et le bac -3/bac + 3 (lycée-1er cycle universitaire).
Comme en lycée professionnel, organisation modulaire et individualisation sont un point d’appui pour avancer vers l’annualisation du service des personnels enseignants.
Ce ’Choc des savoirs’ nécessite aussi un autre métier : des enseignants polyvalents, transformés en simples exécutants.
Le ’pacte enseignant’ n’était qu’une première attaque. La réforme des concours annoncée entre en résonance avec le plan Attal. Macron affirme vouloir limiter la qualification des enseignants ’qui entrent avec un cursus parfois disproportionné’.
C’est une attaque frontale contre les statuts, en lien avec la réforme de la Fonction publique annoncée par Macron. Guerini a précisé les attaques : ’déverrouiller les freins l’embauche’ (comprendre ’casse des concours’), imposer l’avancement et le salaire au ’mérite’ (’évaluer et récompenser’, selon les résultats). La réussite au concours pourrait déboucher sur une simple habilitation à enseigner, l’enseignant serait ensuite recruté selon son profil, en fonction du projet d’établissement.
L’unité doit se réaliser pour exiger le retrait total du plan Attal (’Choc des savoirs’) et du projet de loi Guerini contre le statut de fonctionnaire.
Cela implique de quitter toutes les concertations en cours avec le gouvernement, à commencer par le Conseil supérieur de l’éducation du 6 février, chargé d’étudier les décrets et arrêtés sur le ’choc des savoirs’ ; il n’est pas possible de discuter de la mise en œuvre de tels projets.
C’est sur ces bases, que doit être organisée, dans l’unité, à la mobilisation pour repousser les plans du gouvernement, avec l’objectif d’infliger une défaite au gouvernement Macron-Attal.