CA académique du SNES de Lyon : Pour le retrait du projet Macron "école du futur"(Intervention et motion)
La CA académique du SNES de Lyon s’est tenue le 16 novembre 2022.
Les annonces du ministre de l’Éducation Nationale se font de plus en plus précises, et de lourdes menaces pèsent sur les retraites, les attaques contre la Sécurité sociale se multiplient...
Les interventions d’Émancipation ont abordé notamment ces trois points.
Lire Ici, l’intervention sur les retraites : Pour le retrait du projet Macron sur les retraites
Ci-dessous l’intervention et la motion sur les attaques de Macron et du ministre Pap Ndiaye contre l’Enseignement public.
Il ne suffit pas, comme l’indique le texte de la direction académique du syndicat de "soutenir" la mobilisation des collègues de Lycées professionnels en défense de la formation professionnelle sous statut scolaire (et contre ma menace de disparition ou de transformation des LP en CFA). Le syndicat doit mettre en évidence le changement qualitatif, la "révolution copernicienne" qu’engage Macron et son gouvernement contre tout l’Enseignement public (contre le le collège et tout le second degré, contre l’enseignement dans le Premier degré).
Le processus d’individualisation des "parcours" et de "territorialisation" des écoles et établissements de la maternelle au postbac, la soumission aux "acteurs locaux"... signifie la mort définitive de tout diplôme à valeur nationale. Pour une masse de la jeunesse, celle issue notamment des classes populaires, l’enseignement sera réduit à un "kit de survie" composé des "compétences" attendues par le patronat. Et ces attaques contre l’Enseignement public font le lit des écoles privées.
Or, comment mobiliser si la direction de notre syndicat ne donne pas la mesure de cette offensive globale ?
Motion Émancipation : Retrait du projet Macron d’école du futur
Le projet Macron Ndiaye d’« école du futur » constitue une offensive globale contre l’ensemble de l’Enseignement public (contre la jeunesse et les personnels)
Cette « révolution copernicienne » selon les termes mêmes du président Macron, se traduirait par des changements qualitatifs à l’échelle de tout l’Enseignement public :
- La réforme des lycées professionnels engage la destruction de la formation initiale sous statut scolaire au profit de l’apprentissage patronal.
Elle va s’accompagner de « transformations inédites » au collège (primarisation de la 6e, demi-journées hebdomadaires consacrées à l’entreprise…), accentuer les pires écueils de la réforme du lycée, de Parcoursup, renforcer le processus d’individualisation des parcours initié dès la maternelle, avec à la clé l’exclusion de l’Enseignement public de toute une fraction de la jeunesse.
- L’annonce de l’autonomie accrue des établissements sur le modèle de l’expérimentation de Marseille a pour objectif la définition par chaque école ou établissement d’un projet en lien avec les élus locaux, les parents et les associations.
- Un « nouveau pacte » pour les enseignants se concrétiserait, dès la rentrée 2023, par l’ajout notamment de nouvelles missions et obligations (remplacements à l’interne, formations en dehors du temps de service, suivi « poussé » des élèves, tutorat/mentorat, relations étroites avec le périscolaire, etc.). Ce « nouveau pacte » renforcerait la soumission aux contre réformes, accentuant la concurrence et la division entre les collègues.
La CA académique du SNES de Lyon estime que sous couvert de « revalorisation », les projets Macron-Ndiaye conduiraient à une profonde réorganisation de l’Enseignement public, territorialisé et moins coûteux, et feraient exploser toutes les garanties encore existantes pour les personnels et les élèves. Un tel système menacerait la liberté pédagogique des personnels qui seraient soumis à une surveillance étroite au travers des évaluations et des contrats d’objectifs, et pousserait à un enseignement différencié en fonction du contexte local. De telles mesures ne pourraient aboutir qu’à la remise en cause du cadre national de l’école et du statut des enseignants.
C’est pourquoi, la CA académique du SNES de Lyon considère que de tels projets ne sont ni amendables ni négociables, qu’ils doivent être rejetés en bloc.
Elle considère que la responsabilité du SNES et de la FSU est de se prononcer pour le retrait intégral du projet Macron-Ndiaye d’« école du futur », et de refuser toute concertation visant à mettre en place de tel ou tel aspect de ce projet. Et de lancer sur ces bases une vaste campagne d’information auprès des personnels, visant à préparer la mobilisation en ce sens.