Liberté d’expression sur la Palestine

Ci-dessous la motion Émancipation défendue à la CA académique du SNES de Lyon, le 22 novembre 2023

Des millions de manifestants dans le monde entier s’opposent au massacre du peuple palestinien organisé par le gouvernement d’Israël. En France, après avoir a tout fait pour interdire les manifestations appelant à un cessez-le-feu immédiat, le gouvernement de Macron multiplie les mesures pour tenter de restreindre les libertés publiques : contrôle arbitraire des slogans inscrits sur les pancartes, arrestations abusives de militants et militantes pour « apologie du terrorisme » supposée, etc.

Alors que la jeunesse est particulièrement présente dans le soutien au peuple palestinien, le gouvernement a engagé une véritable chasse aux sorcières dans l’Enseignement supérieur et la Recherche pour empêcher les personnels et les étudiants d’exprimer librement leurs positions et en particulier leur soutien aux Palestiniens .

La responsabilité de notre syndicat, celle de la FSU, est de dénoncer la mise en cause des libertés publiques et d’apporter son soutien aux personnels de l’Université et de la recherche en exigeant le respect de la liberté d’expression à l’échelle individuelle et des libertés académiques.

De même est-il nécessaire de répondre à l’Appel des syndicats palestiniens (à lire : Solidarité active avec les syndicats palestiniens ).

Motion Émancipation défendue à la CA académique du SNES de Lyon

Liberté d’expression sur la Palestine

Le soutien ouvert apporté par Macron au gouvernement d’Israël se traduit, en France, par une remise en cause des libertés démocratiques :
interdiction de manifestations appelant à un cessez le feu immédiat (Darmanin ayant tenté d’imposer une interdiction générale des manifestations jugées « pro-palestiniennes » et qui fut désavouée par le Conseil d’État ) ; interpellation du secrétaire général de l’UD de la CGT du Nord ; confusion volontairement organisée entre critique de la politique sioniste et antisémitisme (cf. la déclaration de Macron du 16 juillet 2017 : « nous ne céderons rien à l’antisionisme car il est la forme réinventée de l’antisémitisme ».

Ces atteintes à la liberté d’expression touchent également le monde universitaire qui subit des "intimidations, qui se manifestent par l’annulation d’événements scientifiques, ainsi que des entraves à l’expression d’une pensée académique libre" , diligentées par le gouvernement de Macron [1]. Des atteintes dénoncées dans une tribune du 15 novembre signée par plus de 1350 chercheurs et universitaires mi-novembre (Défendre les libertés d’expression sur la Palestine : un enjeu académique), signé par plus de 1350 chercheurs et universitaires mi-novembre (voir les signataires).

La CA du SNES de Lyon se déclare solidaire de cette tribune, en reprend à son compte les conclusions et notamment la nécessité de « dénoncer ce climat de menace qui engendre peur et autocensure au détriment de la libre expression de nos paroles, analyses et positions politiques. Notre éthique de chercheur·ses repose sur le droit à exposer nos travaux et analyses sans détournement, interruption et procès d’intention.

Nous souhaitons également réaffirmer notre droit de pouvoir soutenir des causes et exprimer nos solidarités à titre individuel, comme tout·e citoyen·ne. Pour cela nous demandons à nos tutelles de veiller à ce que cessent les intimidations, diffamations et restrictions de la parole scientifique et que nos collègues puissent être protégé·es dans leur mission de diffusion des savoirs scientifiques. »


Les deux derniers paragraphes de la motion (en gras) ont été intégrés au texte "action" de la direction académique.

Notes

[1Lettre de la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, aux présidents d’universités du 9 octobre 2023