Intervention Émancipation au bureau académique SNES de Lyon, 10 décembre 2018
Les lycéens se mobilisent sur des revendications claires : pour l’abrogation des réformes gouvernementales, de Parcoursup, de la réforme du bac et du lycée, de la réforme de la voie professionnelle et pour l’abandon du SNU (service civique universel).
Cette réorganisation de l’Enseignement public met en cause le droit à l’enseignement pour tous, et sa gratuité. Elle conduit à la destruction de la valeur nationale des diplômes au profit de l’individualisation des parcours et de l’évaluation des compétences individuelles. Le projet de Service civique universel (SNU) qui l’accompagne vise au formatage idéologique et moral de la jeunesse afin de la soumettre à un ordre économique et social répondant aux exigences patronales. Il s’agit d’organiser la mise en concurrence des lycéens, puis des salariés afin de livrer au patronat une main d’œuvre flexible, docile, rémunérée au moindre coût.
À l’inquiétude de la jeunesse, des lycéens des filières professionnelles et générales (et de leurs parents), le gouvernement répond par la répression policière (gaz lacrymogènes, tirs de flashballs…) et les déferrements de mineurs devant les tribunaux sur ordre du parquet et donc du gouvernement se multiplient. Des mandats de dépôt sont requis car l’incarcération est clairement visée contre les manifestants mineurs.
Pour sa part, le SNES doit affirmer clairement qu’il défend ces revendications, qu’il exige l’abrogation de ces réformes et le retrait du projet de SNU.
Le SNES doit exiger que cesse toute répression à l’encontre des enfants et de la jeunesse mobilisée et demander l’amnistie de toutes les condamnations de lycéens. Le droit d’expression, de réunion et de mobilisation des lycéens doit être garanti.
Sur ces bases, le SNES doit décider d’appeler à l’échelle nationale, à la grève générale de l’Éducation nationale pour le retrait des réformes Blanquer. Alors que Macron et son gouvernement sont en difficultés, alors que sa politique est massivement rejetée par les personnels et au-delà par nombre de travailleurs, de parents, il est urgent d’intervenir en ce sens auprès de la FSU, en proposant que l’unité des fédérations de l’enseignement se réalise sur cet objectif.
Imposer la satisfaction de nos revendications implique aussi de rompre le dialogue social avec le gouvernement au lieu d’apporter une nouvelle fois la caution du syndicat au pouvoir en répondant, comme aujourd’hui encore, à la « consultation » de Macron alors même qu’il est rejeté par une grande masse des salariés. Il est plus que temps de refuser les sempiternelles concertations que Macron et ses ministres ne cessent de relancer pour faire cautionner leurs projets, à commencer par le CSE et le CTM du 19/12.