L’heure n’est pas à la concertation avec un gouvernement discrédité dans la rue

Intervention Émancipation dans le débat "action" au 9e congrès national de la FSU, Clermont-Ferrand, le 13 décembre 2019

Édouard Philippe convoque les organisations syndicales à un cycle de réunions sur les thèmes inscrits dans la réforme à points, laquelle doit en finir avec les fondements de la Sécurité sociale (en finir avec la socialisation d’une fraction du salaire qui finance les retraites des salariés du privé et organise la solidarité entre les travailleurs, notamment entre les travailleurs actifs et les travailleurs retraités), en finir aussi avec le code des pensions.

La CFDT qui vient de confirmer son accord avec la retraite à points refuse par contre « l’âge d’équilibre » à 64 ans (ce qu’elle nomme la ligne rouge). Mais elle va participer aux discussions avec le gouvernement ; elle peut proposer d’autres solutions, ainsi que le suggère E Philippe. Dans tous les cas, participer à ces discussions, c’est apporter son appui au gouvernement. Et c’est favoriser la division du mouvement sur laquelle compte le gouvernement.

Alors, aujourd’hui, ainsi que l’ont déjà affirmé certains syndicats, comme Sud éduc, Solidaires et d’autres comme l’intersyndicale (CGT-FO-Solidaires-FSU-UNEF) du 94 : "Plus plus que jamais : ni négociable, ni amendable , retrait du projet Macron-Delevoye".
Notre congrès doit de même affirmer publiquement que cette réforme n’est ni négociable, ni amendable et qu’elle doit être retirée.

Et comme certains syndicats l’ont déjà annoncé (Sud éduc, Solidaires,…), notre congrès doit annoncer publiquement que la FSU ne participera à aucune discussion avec le gouvernement, notamment celle engagée dès aujourd’hui concernant le personnel enseignant et qui devrait se poursuivre jusqu’en juin 2020. Car les « compensations » annoncées ne servent qu’à porter de nouveaux coups, en plus de la destruction du code des pensions : la destruction du métier et des garanties statutaires.

Non, l’heure n’est pas à la discussion avec Philippe sur "les modalités d’application", à la concertation avec un gouvernement discrédité dans la rue. L’heure n’est pas à le re-légitimer, mais à agir pour lui infliger une défaite politique.

Une telle déclaration sur ces trois points serait un puissant facteur pour conforter, élargir la mobilisation afin d’arracher le retrait du projet Macron.

C’est pourquoi j’appelle à voter l’amendement Émancipation : « La FSU ne participera pas à la mascarade du gouvernement ».


Amendement Émancipation : La FSU ne participera pas à la mascarade du gouvernement

Après la présentation par le Premier ministre, le 11 décembre, de la réforme du système des retraites de Macron,

Plus que jamais, la FSU exige le retrait pur et simple du projet de retraites à points.
Cette réforme n’est ni amendable, ni négociable.

La FSU, comme d’autres syndicats, annonce qu’elle ne participera pas aux discussions organisées par le gouvernement à partir du 13 décembre, qui soumettent une revalorisation à une dégradation des carrières, du temps de travail et à l’acceptation de la réforme.

Ce texte n’a pas été adopté par le congrès, la direction U&A s’y est opposé. Mais des AG se sont déjà adressée aux directions syndicales en ce sens, leur demandant de rompre les concertations avec le pouvoir (cf. la Motion des enseignants du lycée Berthelot réunis en Assemblée générale, jeudi 12 décembre 2019).

Avec ces "concertations", le gouvernement cherche qu’à diviser. Il compte sur les concertations en cours, espérant remplacer, par exemple, "l’âge d’équilibre" par une autre mesure allant dans le même sens. D’où l’importance, tout en organisant la mobilisation, de multiplier des prises de positions de ce type pour les contraindre à rompre les "discussions" avec le gouvernement.