Exiger le retrait du projet de retraites à points de Macron et son gouvernement

La CA académique du SNES de Lyon s’est tenue le 4 septembre 2019. Nous publions ci-dessous les interventions des représentants Émancipation et les motions défendues. (1re partie)

1re partie : Exiger le retrait du projet de retraites à points de Macron et son gouvernement

La rentrée scolaire est bien sûr celle de l’application des réformes Blanquer de l’enseignement et de la Fonction publique. Et le projet de retraites à points, aujourd’hui au cœur de l’offensive de Macron et son gouvernement, porte un coup essentiel aux acquis des salariés, dont ceux des personnels de l’Enseignement public.

Un tel bouleversement implique la destruction du code des pensions (élément constitutif du statut des fonctionnaires de l’État, dont relèvent notamment les enseignants), la liquidation de la retraite du régime général de la Sécurité sociale (répartition de la fraction mutualisée du salaire), la fin des régimes spéciaux et au-delà de tous les acquis en matière de retraite.

Vivre pas survivre Photothèque mouvements sociaux mars 2019

Le Premier ministre a fait part de sa “détermination totale” : imposer la retraite par points annoncée dans le programme de Macron. Or, avec ce système, la valeur des points changera au gré des évolutions économiques et démographiques. C’est ce que subissent depuis 20 ans les travailleurs en Suède : baisse constante du taux de remplacement, développement de la retraite à la carte (entre 61 et 67 ans), cumul “retraites-emploi”, augmentation des inégalités (retraites des femmes inférieures de 30% à celle des hommes, retraités pauvres…).

“Quelle que soit la solution retenue [“âge pivot” ou allongement de la durée de cotisations], il s’agit d’un report déguisé de l’âge de départ à la retraite puisque dans un cas, les pensions seraient amputées de 5% par année manquante, et dans l’autre cas, il y aurait une décote en dessous de 43 ans de cotisation, cette durée devant même augmenter alors même qu’elle est déjà hors de portée”. Un système pour organiser “la baisse généralisée des pensions” et “les assurances individuelles et la capitalisation” (tract FSU).

J.P. Delevoye, promu ministre par Macron, entend respecter la loi d’airain (“règle d’or”) selon laquelle la part des retraites dans le revenu national ne doit pas augmenter. Rappelons qu’en 2003, il a fait passer le nombre d’années de cotisation des fonctionnaires de 37,5 à 40 années. Et que ce sont les réformes antérieures contre lesquelles nous nous sommes mobilisés qui ont dégradé les systèmes de retraites.

Macron annonce une “concertation citoyenne” et de nouvelles concertations avec les directions syndicales. Son but : “déminer” le terrain. Le Premier ministre renchérit : “Lorsque j’aurai rencontré les organisations syndicales et patronales, il me reviendra de faire des annonces sur le calendrier, sur le rythme, sur cette méthode, mais ne croyez en rien que la détermination du gouvernement serait amoindrie”. Et Darmanin précise : on va prendre “un an de concertation avec la société, avec les avocats, avec les infirmières, avec les professeurs, tous ceux qui sont concernés”.

Tel est le sens des discussions annoncées par Blanquer en septembre octobre : sous couvert de revalorisation salariale, il s’agit de faire cautionner non seulement le gel du point d’indice (réaffirmé par Dussopt le 2 juillet), mais aussi la destruction du code des pensions.

Car ce sont les fondements même du système des retraites et pensions que Macron veut disloquer.

Et, après plus de 18 mois de concertations qui ont permis la publication du rapport Delevoye, ces nouvelles concertations n’ont qu’un seul but : entraver, limiter les mobilisations et au final imposer les retraites à points.

Alors que les enseignants sont particulièrement menacés par ce projet, qui peut accepter que la direction de la FSU déclare qu’elle “prend acte de l’affirmation du Ministre d’ouvrir les discussions annoncées par le Président de la République concernant la revalorisation des enseignant-es, en lien avec la future réforme des retraites” et annonce “qu’elle s’engagera dans ces discussions” ?

Au contraire, la responsabilité du SNES et de la FSU est de défendre le code des pensions, d’exiger le retrait du projet de réforme des retraites à points, de refuser toute concertation sur ces bases et d’engager immédiatement une campagne d’informations afin d’ouvrir la voie à la mobilisation unie et centralisée avec l’objectif d’infliger une défaite à Macron et son gouvernement ! Cela entraverait fortement l’application des attaques incluses dans la loi Blanquer et dans la loi fonction publique et ouvrirait la voie à la mobilisation pour les revendications des personnels.


Motion 1- Émancipation  : En défense du code des pensions, des retraites des salariés du privé

a- La CA académique du SNES de Lyon réaffirme l’exigence du maintien du code des pensions, du système des retraites par répartition du salaire mutualisé des travailleurs du privé.

b- La CA exige le retrait du projet de réforme de retraites par points.

c- La CA considère que cela implique de refuser toute concertation sur ces bases, à commencer par les « rencontres bilatérales » avec Édouard Philippe les 5 et 6 septembre dont l’objectif est de « construire la méthode et le calendrier de concertation » de la réforme des retraites par points.

d- La CA demande à la direction nationale du SNES (et de la FSU) de reprendre à son compte ces positions, de s’adresser en ce sens aux autres syndicats pour mettre en place un cadre unitaire en vue de la mobilisation et de la grève nécessaires. Cela passe en particulier par la mise en place à tous les niveaux d’AG, de délégués d’établissements et de services avec les syndicats pour organiser sans attendre la mobilisation unie et centralisée avec l’objectif d’infliger une défaite à Macron et son gouvernement !

Et infliger une défaite à Macron sur les retraites interdirait aussi au gouvernement de mettre en application les attaques incluses dans la loi Blanquer et dans la loi fonction publique.

U&A a voté contre ; l’EE s’est abstenue


2e partie  : Combattre la mise en œuvre des réformes Blanquer et de la Fonction publique

3e partie  : Pour la scolarisation de tous les jeunes dans le cadre de l’enseignement public