Congrès SNES Lyon Thème IV - Pour un syndicalisme de classe, totalement indépendant de l’État, favorisant l’auto-organisation des luttes

Thème IV : motion Émancipation

Pour faire face à l’offensive visant à la liquidation des acquis statutaires : un syndicalisme de classe, totalement indépendant de l’État, favorisant l’auto-organisation des luttes

En réponses aux exigences de l’IUMM et du Medef, les annonces de Macron (et des autres candidats attachés à la défense des intérêts du patronat) sont claires. Après les contre réformes de l’actuel mandat (2017-2022), il s’agit de faire exploser le cadre national de l’Enseignement public, de généraliser la mise en concurrence, l’autonomie et de la territorialisation, d’aller vers la privatisation de pans entiers de l’Enseignement.

Pour imposer la baisse du coût du travail, il faut atomiser les salariés, détruire les droits collectifs, aller vers "une société de mobilité plutôt que de statuts" (Macron). Et appliquer aussi "l’individualisation" dans l’Enseignement public. Une offensive jamais égalée qui est d’ores et déjà amorcée contre les personnels enseignants, les acquis statutaires, contre le statut de fonctionnaire et les statuts particuliers qui unifient les personnels face l’État patron. Il s’agit d’en finir avec le recrutement sur concours (certifiés, agrégés, CPE, PLP, prof EPS…) lequel définit la qualification professionnelle, donne la garantie de l’emploi (avec la titularisation sur un poste), du traitement (selon la qualification, l’avancement à l’ancienneté, en référence au point d’indice), de la retraite (code des pensions).

Face à cette offensive, le syndicat doit être l’outil qui permet de rassembler les collègues : le S1 doit redevenir la section de base du SNES et travailler lien avec les autres syndicats et personnels de l’établissement. Le SNES doit favoriser l’auto-organisation et le combat unitaire en défense des acquis arrachés de haute lutte.

  • > Cela implique d’assurer l’indépendance du syndicat vis-à-vis de l’État, des structures qui lui sont liées.

SORTIR DU DIALOGUE SOCIAL POUR DÉFENDRE LES REVENDICATIONS

Depuis les accords de Bercy signés par la FSU et transposés dans la loi de 2010, les milliers d’heures de "concertation" dans les multiples comités techniques, simples chambres d’enregistrements des décisions gouvernementales sont chronophages, rendant plus difficile l’action syndicale en direction des personnels.

Le dialogue social issu de ces accords diffère de la négociation collective qui part des revendications élaborées avec les travailleurs, construit un rapport de forces et débouche éventuellement sur la signature d’un accord. Ce dispositif biaisé a encore été renforcé par Macron : l’employeur définit les bornes, le contenu, les modalités des discussions, formatant ainsi par avance les conclusions. Une véritable machine de guerre contre le syndicat et les mobilisations. Macron a ainsi fait passer l’essentiel des contre-réformes (Code du travail, loi TFP, école de la confiance, réforme du bac, accords sur le télétravail, la PSC, etc.). En 2008, Woerth avait dissocié la question des CAP afin d’obtenir la signature des syndicats. Macron a fini le travail en supprimant la fonction essentielle des CAP : veiller à l’égalité de traitement au regard de règles statutaires nationales.

  • > Il y a urgence : la défense des acquis statutaires impose de rompre avec le dialogue social.

POUR UN SYNDICALISME DE CLASSE ET UNE VÉRITABLE RÉUNIFICATION SYNDICALE

On ne peut assurer la défense des personnels en se situant sur le terrain des réformes “nécessaires”. Le syndicat et l’employeur ne sont pas des “partenaires sociaux”, ce sont des adversaires. C’est pourquoi, le combat pour les revendications doit être orienté contre le gouvernement pour lui infliger une défaite.

Le congrès du SNES se prononce pour la rupture du syndicat avec toutes les instances de “concertations” mises en place par les lois antisyndicales de 2008-2010. Il exige l’abrogation de ces lois, la levée immédiate de toutes les sanctions portées à l’encontre des personnels mobilisés contre les attaques gouvernementales.

Face à l’offensive du patronat, des gouvernements à son service, la défense des statuts, du cadre national de l’Enseignement public, du droit à la formation et à l’enseignement gratuits pour toute la jeunesse sont essentiels. Cela implique d’abroger tous les textes qui les ont mis en cause, et le rétablissement des CAP.

Le combat, en défense des revendications exige de construire l’unité syndicale. Mais plutôt qu’une intersyndicale se soumettant aux règles du “dialogue social” et aux projets du gouvernement, le SNES met en avant les revendications des personnels, œuvre à la réalisation de l’unité pour organiser un combat affrontant le gouvernement (et il intervient en ce sens dans la FSU).

Le SNES favorise la tenue d’AG du personnel avec les syndicats, la coordination et la centralisation de ces structures à l’échelle locale, voire nationale. Il veille à la représentativité, à la démocratie de ces organes (intégrant les représentants syndicaux) favorise l’auto organisation des luttes pour arracher les revendications.

Le SNES œuvre pour que la FSU soit un élément actif de l’unité syndicale sur les revendications des personnels et pour une véritable réunification syndicale sur les bases historiques du syndicalisme, telles qu’elles sont rappelées dans les statuts du SNES : "Le but final du syndicat est l’émancipation complète des travailleurs, cette émancipation ne pouvant être obtenue que par l’expropriation capitaliste".