SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE D’UKRAINE, RETRAIT DE TOUTES LES TROUPES RUSSES, AUCUNE FORME D’UNION NATIONALE AVEC MACRON

Rien ne peut justifier l’offensive de l’armée russe

Sur ordre de Poutine, l’armée russe envahit le territoire ukrainien, Poutine se disant menacé par l’encerclement des pays de l’OTAN. Mais en pratique, c’est le peuple ukrainien qui est la victime de cette offensive et qui est la véritable cible de l’offensive militaire.

Dans son discours du 21 février, Poutine a clairement explicité ses objectifs : s’il le peut, il s’agit de faire disparaitre l’Ukraine en tant qu’État indépendant de la Russie, de faire disparaitre la nation ukrainienne. L’Ukraine n’est pour lui qu’un morceau de la Russie ancestrale (ce qui est factuellement faux).

La peur du mouvement des masses

Mais plus encore, ce que reproche Poutine au peuple d’Ukraine, c’est non seulement de s’être constitué en nation indépendante, mais d’avoir, durant l’hiver 2013-2014 chassé du pouvoir à Kiev, un oligarque ami de Poutine.

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Même si d’autres oligarques (plutôt pro-européens) ont pris le pouvoir à Kiev depuis 2014, il n’en reste pas moins pour Poutine qu’il ne peut accepter qu’à la frontière russe un peuple chasse un dictateur. Il craint trop le risque de contagion en Russie même.

Cette crainte n’a cessé d’être ravivée depuis 2013-2014 par différentes mobilisations importantes en Russie, puis en 2020, par l’immense mobilisation de la population du Belarus qui s’est dressée contre la fraude électorale organisée par un autre ami de Poutine. Cette immense mobilisation a été brisée par la répression avec l’appui de Poutine. De même Poutine s’inquiète-t-il des mobilisations successives au Kazakhstan.

C’est là le véritable objectif de Poutine : faire refluer par la force policière et militaire toute mobilisation des masses contre la dictature et pour les revendications sociales.
Aujourd’hui, confronté à une résistance plus forte que prévue, Poutine calque sa stratégie sur celle utilisée pour la destruction de Grozny en Tchétchénie, d’Alep en Syrie, foyer de résistance à la dictature de Bachar al-Assad. En témoignent les bombardements à Marioupol (destruction d’un hôpital pédiatrique), à Kiev, l’utilisation de bombes à sous munitions... L’objectif est le même : briser la résistance des masses.

Soutenir le mouvement des masses

Ce sont ces mobilisations de masses qui doivent être le fil à plomb de notre soutien. Il ne peut s’agir en aucun cas de s’aligner derrière le gouvernement français de Macron ou derrière les autres gouvernements de l’OTAN et de l’UE, chacun de ces gouvernements étant d’abord soucieux de défendre ses intérêts. On doit en particulier rappeler que depuis son arrivée au pouvoir, Macron n’a eu de cesse d’essayer d’établir des relations privilégiées, politiques et économiques avec le dictateur Poutine. Le mois même de son arrivée au pouvoir, en 2017, Macron accueillait Poutine sous les ors de Versailles

Cette politique, qui prit la forme d’une véritable collusion fermant les yeux sur l’annexion de la Crimée par Moscou et sur la guerre à l’est de l’Ukraine impulsée par Poutine, se poursuit aujourd’hui sous une forme pour le moins curieuse : de longues conversations à tu et à toi entre Poutine et Macron. Et si Macron parle de sanctions, voire de cessez-le feu, dans ses allocutions (cf. le message à l’Assemblée du 25 février, son Adresse au Français du 2 mars), il ne formule pas l’exigence de « retrait des troupes russe d’Ukraine ».

Comment Poutine ne pourrait-il pas ainsi se sentir encouragé à poursuivre son offensive militaire ?

C’est donc de manière indépendante de la politique du gouvernement français que l’on doit soutenir la résistance des masses ukrainiennes, mais aussi l’opposition à la guerre qui s’exprime au Belarus et en Russie.

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Politique intérieure ou étrangère : les deux faces d’une même réalité

Durant cinq ans, Macron s’est attaqué aux acquis essentiels des travailleurs, a gravement mis en cause les libertés fondamentales (notamment au nom de la guerre qu’il déclarait contre un virus), l’inflation a rongé le pouvoir d’achat des travailleurs. Et au nom de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, Macron a annoncé dans son allocution du 2 mars un nouveau « plan de résilience ». Il s’agit pour Macron, candidat à un deuxième mandat à la présidence, de faire payer plus encore aux travailleurs et à la jeunesse, la crise du capitalisme : de nouveaux milliards en faveur des entreprises et une offensive d’ampleur contre le monde du travail : « travailler plus » (retraite à 65 ans), aller beaucoup plus loin dans la destruction de l’école (faire exploser le cadre de l’Enseignement public, les statuts, « décloisonner », territorialiser…), de la santé publique... Pour cet objectif, Macron utilise la guerre et la situation économique en France pour en appeler à nouveau à l’union nationale, c’est-à-dire à la soumission aux intérêts du patronat.

Aucune union nationale avec Macron, ni en politique étrangère, ni en politique intérieure.


à lire aussi, le communiqué Émancipation sur le site national

D’autres informations sur le blog Émancipation 69