Retraites : Le rôle du syndicat n’est pas de se concerter avec l’adversaire

Intervention Émancipation au congrès national de la FSU, Clermont-Ferrand, le 11 décembre 2019

Le Premier ministre Édouard Philippe vient de décliner la réforme des retraites à points de Macron.

Les premières réactions sont claires, y compris parmi les syndicats les moins revendicatifs.

Laurent Berger (CFDT) vient de déclarer : « La ligne rouge est franchie ». Le responsable du syndicat CFDT-SNCF dit : « C’est inacceptable ».

Les premières déclarations publiées dans la presse font état de réactions de collègues comme celles de professeurs des écoles réunis à Paris, dans un bistrot du XVIIIe arrondissement pour écouter ses annonces : « C’est du mépris. On est encore plus déterminés ».

.............................................................

Édouard Philippe annonce qu’il maintient le projet de retraites à points avec un « âge d’équilibre » à 64 ans.

Il cherche à rassurer les enseignants en disant que leur niveau de retraites sera équivalent à celui du reste de la Fonction publique. Et il annonce des mesures de revalorisation tout en précisant qu’il faut « repenser le métier » et « la carrière »…

Cela signifie que les personnels de l’enseignement devront travailler plus aux pires conditions…

Plus encore, le coup porté sur les retraites serait ainsi « compensé » par un deuxième mauvais coup : la destruction totale du métier et du statut.

Une nouvelle gouvernance serait mise en place : les organisations patronales et les syndicats de salariés (qu’Édouard Philippe nomme les « partenaires sociaux ») devraient mettre en œuvre des mesures pour arriver à un équilibre financier d’ici 2025. Les organisations syndicales devraient donc cogérer les mesures d’austérité. Et s’ils n’y parvenaient pas, et le gouvernement appliquerait le plan défini par la loi cadre.

Dans l’enseignement, E. Philippe charge les ministres Blanquer et Vidal de réunir très rapidement les organisations syndicales et d’engager des discussions qui devraient se poursuivre jusqu’à juin 2020.

Cela signifie que le gouvernement demande aux syndicats de l’Enseignement de mettre en œuvre la réforme Macron.

C’est inacceptable.

Édouard Philippe a déclaré : « Cette réforme n’est pas une bataille. Je n’aime pas la logique du rapport de force, la logique guerrière ».

Notre congrès doit dire à l’inverse :

La bataille est engagée

- pour le retrait pur et simple du projet de gouvernement, de tout projet de retraites à points

- pour infliger une défaite à Macron.

Ce projet n’est ni négociable, ni amendable.

Ni négociable, ni amendable, cela veut dire : Aucune négociation, aucune concertation !

Unité pour le retrait de la réforme à points.

Notre congrès doit adopter une déclaration solennelle qui dise :

Plus que jamais, la FSU exige le retrait de la réforme à points ! Cette réforme n’est ni négociable, ni amendable !

Et le congrès doit annoncer que la FSU ne participera pas aux discussions avec Blanquer, Vidal, lesquelles commencent le 13 décembre et doivent se poursuivre jusqu’en juin 2020.

Tel doit être l’axe de la mobilisation pour imposer le retrait.

11 décembre 2019, Hélène Bertrand

Intervention pour présenter la motion Émancipation sur les retraites. À lire ci-dessous (et en PJ)