Retraites à points : infliger une défaite politique à Macron
Congrès FSU 69 (5 et 6 novembre 2019)
Intervention et motion Émancipation sur les retraites
Notre congrès se tient dans une situation particulière. Après avoir pu imposer nombre d’attaques contre les salariés, les fonctionnaires, aujourd’hui, toute la presse note la vive inquiétude qui saisit le pouvoir.
Tous indiquent qu’au gouvernement, “plus personne ne se fait d’illusion sur le fait que le 5 décembre sera bel et bien une journée noire”.
Ici même, dans cette salle de la Bourse du Travail, le 10 octobre, plus de 200 collègues ont participé au stage organisé par la FSU sur les retraites. La présentation de la retraite à points de Macron et le débat qui s’en est suivi ont conduit à une conclusion parfaitement claire : le système de retraites à points est une véritable arnaque pour tous les salariés, pour tous les fonctionnaires…
Cette réforme des retraites à points centralise aujourd’hui la hargne des salariés contre le gouvernement et contre Macron lui-même, au-delà des revendications particulières.
La grève spontanée dans un dépôt de maintenance à la SNCF après le mouvement de mobilisation qui a touché le trafic ferroviaire dans de nombreuses régions, au début des vacances de la Toussaint, la grève spontanée et auto-organisée dans les urgences qui a contraint les directions syndicales à s’y rallier expriment cette volonté de combat contre la politique de Macron.
Pour Macron et l’exécutif, le temps presse : il faut à tout prix éteindre le feu avant l’incendie.
C’est la raison pour laquelle, le gouvernement multiplie les concertations : avec par exemple, la tenue aujourd’hui d’une table ronde à la SNCF.
Dans la Fonction publique, le gouvernement multiplie aussi les concertations : sur les salaires (avec le rendez-vous salarial du 5 novembre), puis le 7 novembre dans une soi disant “multilatérale sur les salaires”.
Que signifie donc ce terme de “multilatérale sur les salaires” ?
Il s’agit en réalité de la 2e concertation sur les retraites dans l’enseignement avec Blanquer et Delevoye (le 1re ayant eu lieu le 8 octobre). Une concertation qui doit se tenir sur la base des propositions/décisions du gouvernement : lier “rémunérations ” et “retraites”.
Blanquer veut aujourd’hui s’attaquer aux vacances, imposer au personnel enseignant de travailler plus. Et il donne un exemple dans une interview au JDD : “ Il faut des vacances pertinentes, éducatives pour les enfants les plus défavorisés. Des professeurs s’impliquent, leur engagement peut ouvrir des perspectives d’amélioration de leur pouvoir d’achat”.
À Rodez, Macron a affirmé que pour que les pensions des enseignants ne soient pas réduites à la portion congrue, il faudrait 10 milliards d’euros par an. C’est la somme qu’il faudrait pour que le salaire d’embauche des enseignants soit élevé à plus de 3000 euros/mois afin que le montant de la pension qui sera, avec sa réforme à points, calculée sur la durée de la vie active corresponde à 75% du dernier traitement. “Je ne les ai pas” a dit Macron, et pas question de débloquer le point d’indice.
Dans cette situation, participer aujourd’hui aux concertations avec Blanquer et Delevoye, c’est apporter la caution du syndicat, de la FSU à Blanquer et au gouvernement, c’est légitimer leurs plans, c’est contribuer à la division…
Pour nombre de collègues, la FSU reste leur fédération (c’est ce qu’exprime l’augmentation du nombre de votants à la consultation interne), l’outil qui peut et doit leur permettre de se rassemble, d’organiser la mobilisation sur leurs revendications, contre Macron et son gouvernement.
Répondre à cette attente implique que notre fédération mette en avant LA REVENDICATION qui peut aujourd’hui unifier tout le monde dans l’Éducation nationale, voire être un point d’appui bien au-delà du champ de syndicalisation de la FSU.
Notre congrès doit clairement affirmer :
- l’exigence du retrait pur et simple de tout projet de retraites à points
- la nécessité de rompre toutes les concertations sur ces bases, à commencer par celle du 7 novembre,
- contribuer à organiser, dans l’unité, la mobilisation sur cette orientation avec l’objectif d’infliger une défaite politique à Macron et son gouvernement.
Cela permettrait de créer un rapport de force plus favorable pour toutes les autres revendications.
Motion Émancipation :
Défense du code des pensions, des retraites des salariés du privé : Retrait de TOUT projet de retraites à points
Macron est aujourd’hui inquiet d’une possible mobilisation de masse contre son projet de retraites à points. Après 18 mois de concertation qui ont abouti à la publication du rapport Delevoye cet été, il cherche en organisant de nouvelles concertations, secteur par secteur, à diviser les résistances pour disloquer la mobilisation.
A- Le congrès FSU 69 exige le retrait de TOUT projet de réforme de retraites par points.
B- Le congrès réaffirme l’exigence du maintien du code des pensions, du système des retraites par répartition du salaire mutualisé des travailleurs du privé.
C- Considérant que tout projet de retraite à points n’est ni négociable, ni amendable, le congrès FSU 69 se prononce pour que la fédération rompe toute concertation sur ces bases, à commencer par la 2e concertation Blanquer Delevoye prévue le 7 novembre.
Le congrès considère que tout doit être fait pour mobiliser sur ce mot d’ordre clair de retrait du projet de retraites à points, lequel unifie tous les secteurs de salariés face au gouvernement.
Et infliger une défaite à Macron sur les retraites créerait un nouveau rapport de force pour combattre les nouvelles attaques annoncées et la mise en œuvre des attaques incluses dans la loi Blanquer et dans la loi fonction publique.
Pour : 18 (32.73%)