Quelques questions liées à la résistance du peuple ukrainien

Le 4 décembre se tenait à la Bourse du Travail de Lyon une soixantaine de personnes ont participé à la réunion débat avec Daria Saburova, réunion co-organisée par le Collectif des Droits des Femmes et le Collectif de soutien au peuple ukrainien (auquel participe Émancipation 69).

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Avec son travail de terrain effectué par dans la région minière de Kryvyï Rih, une ville ouvrière d’un centre industriel et sidérurgique, Daria Saburova a souhaité faire connaitre le point de vue des gens ordinaires.

Cette région de l’Est de l’Ukraine n’avait pas soutenu Maidan, mais face à l’agression des troupes de Poutine, les femmes (ouvrières, enseignantes, chômeuses, en congé de maternité, retraitées) ne s’en sont pas moins engagées dans une activité bénévole de soutien à la résistance armée (aux soldats sur le front) et aux déplacés internes

Ce travail bénévole de résistance auto-organisée entrecroise les questions de classe et de genre ; il pose la question du travail reproductif, des rapports avec l’État et avec les ONG officielles ukrainiennes et les ONG internationales.

Daria Saburova a aussi présenté les enjeux de la question linguistique (ceux posés par la Russie et actuellement celle qui anime le pouvoir ukrainien) en montrant comment la question linguistique fait partie des luttes sociales.

Le débat a ensuite porté sur des questions plus larges :

  • comment se posent aujourd’hui les questions de nation, de nationalisme
  • sur l’existence d’une résistance à l’invasion impérialiste sans être nationaliste ; et aussi sur les objectifs de la « loi de décolonisation » de 2023 du gouvernement
  • la question de la liberté religieuse
  • la question de l‘indépendance de classe ; les mobilisations en défense des intérêts des classes populaires
  • les conditions de service dans l’armée…

Loin de tout formalisme, et tout en s’appuyant sur un réel bagage théorique, Daria Saburova s’est attachée à faire part des questions concrètes auxquelles doivent faire face aujourd’hui ces classes populaires.

En répondant aux questions et interventions de la salle, elle a mis en évidence les enjeux de cette guerre.

Une soirée riche et appréciée : les 20 exemplaires du livre de Daria Saburova (Travailleuses de la résistance Les classes populaires ukrainiennes face à la guerre) que la librairie Terre des livres nous avait mis en dépôt ont tous été vendu.

N’hésitez pas à lire et à faire connaître son livre :

Travailleuses de la résistance Les classes populaires face à la guerre, Éditions du Croquant

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Que sait-on de l’organisation concrète de la résistance aux forces d’occupation russes sur le plan local et des rapports de classes et de genre qui la structurent ?

Quelles relations les organisations des classes populaires entretiennent-elles avec l’État et les pouvoirs locaux, les ONG internationales et locales dirigées par les classes moyennes et supérieures ?

Le livre issu d’une enquête de terrain accorde une place centrales aux femmes qui, bien que souvent russophones se sont engagées pour soutenir les combattants ukrainiens et les populations civiles touchées par la guerre.