Pour le retrait du projet de retraites à points : investir toutes nos forces pour battre Macron

Motion Action déposée par Émancipation au 9e congrès national de la FSU, Clermont-Ferrand, le 13 décembre 2019

Pour le retrait du projet de retraites à points : investir toutes nos forces pour battre Macron

Après la mobilisation massive du 5 décembre, et les suites qui lui ont été données, le gouvernement a choisi la confrontation en maintenant son projet de réforme des retraites, l’accompagnant d’une communication mensongère et de « promesses » aux contenus inacceptables.

La revendication du retrait de ce projet, qui n’est ni amendable ni négociable, est plus que jamais d’actualité.

L’épreuve de force choisie par le gouvernement dope la mobilisation, et pousse les travailleurs et travailleuses à multiplier les actions, et à reconduire la grève partout dans le pays. Les revendications, si elles concernent en premier lieu la défense et l’amélioration du système de retraite par répartition (retraite à taux plein à 60 ans maximum, après 37,5 annuités sans décote), vont souvent au-delà, et contestent de nombreux aspects de la politique antisociale de Macron et de son gouvernement (assurance-chômage, fonction publique, salaires, réformes Blanquer, répression des mobilisations…). De nouvelles organisations syndicales, habituellement conciliantes à l’égard du pouvoir, se joignent même à la mobilisation.

Dès maintenant, la FSU comme d’autres syndicats, annonce qu’elle ne participera pas aux discussions organisées par le gouvernement à partir du 13 décembre, qui soumettent une revalorisation à une dégradation des carrières, du temps de travail et à l’acceptation de la réforme. Elle propose et soutient tous les moyens d’action permettant de faire basculer le rapport de force avec le gouvernement, et d’élargir la mobilisation :

le renforcement de la grève reconductible, et sa construction là où elle n’existe pas encore,
les manifestations et rassemblements locaux, départementaux, régionaux, nationaux,
les distributions de tracts, les piquets de grève, les prises de contacts avec les autres secteurs mobilisés, la convergence avec les usager-e-s,
la mise en place de caisses de grève et la contribution à ces caisses pour venir en aide aux travailleurs et travailleuses qui reconduisent la grève.

Dans le même temps, la FSU doit inciter partout à la tenue d’assemblées générales d’établissement (réunissant les différentes catégories des personnels sur nos lieux de travail), de secteur, mais aussi interprofessionnelles au-delà de l’éducation nationale et de la fonction publique. Là où ces assemblées générales ne se tiennent pas encore, la FSU et ses syndicats doivent les impulser, et le faire conjointement avec les autres organisations syndicales dès que cela est possible. Lorsque ces assemblées se tiennent déjà, la FSU doit y prendre part et appeler ses adhérents à y participer massivement.

Ces assemblées générales doivent permettre aux grévistes, et plus généralement aux travailleurs et travailleuses mobilisé-e-s, avec la participation des organisations syndicales, de mesurer leurs forces, de décider des actions à mener en fonction du contexte local, de s’approprier et d’enrichir les revendications. En s’y impliquant, nos syndicats peuvent y faire valoir leurs analyses et leurs propositions, et rester au contact des personnels mobilisés, y compris non syndiqués.

Ces assemblées générales doivent aussi se coordonner, par l’envoi de délégués mandatés à des AG de ville, départementales, académiques, et nationales lorsque le niveau de mobilisation le permet. Elles doivent être reconnues comme des acteurs du mouvement, complémentaires des structures syndicales, et à ce titre invitées à prendre part aux réunions intersyndicales à tous les niveaux.

Plus généralement, elle doit continuer à mettre ses structures et ses moyens au service des luttes en cours, sur tous les plans : aider à trouver des locaux pour faire vivre la grève, pour se réunir, diffuser les informations grâce à nos réseaux et moyens de communication, appeler à alimenter les caisses de grève, contribuer par nos services juridiques à la lutte contre la répression…