Pour la rupture des concertations avec le gouvernement, Pour une mobilisation centralisée pour le retrait des réformes Macron !

Assurément, les mobilisations importantes pour le retrait de la loi Blanquer, notamment dans le premier degré ont crée des difficultés pour le ministre. Mais les relations étroites entre les suppressions de postes dans les écoles et collèges, la réforme du bac et du lycée et les projets de lois Blanquer et Dussopt contre la fonction publique témoignent d’une offensive globale contre personnels.

Un gouvernement en difficultés mais qui poursuit ses réformes

Macron et sa politique sont largement rejetés, les difficultés de son gouvernement se multiplient. Si lors de sa conférence de presse sur les conclusions du “grand débat national”, Macron a fait mine de faire son autocritique, il ne concède rien sur le fond : la nouvelle étape de décentralisation annoncée doit permettre d’aller plus loin encore dans la casse des acquis collectifs. Les atteintes fondamentales au statut des fonctionnaires (projet de loi Dussopt), la dislocation de l’Enseignement public (loi Blanquer), la destruction du code des pensions, des retraites des salariés du privé, de la Sécu, de l’hospitalisation publique, de l’assurance chômage. sont ses priorités.

Qu’on en juge :

Dans la Fonction publique : la suppression des prérogatives essentielles des commissions paritaires (CAP) incluse dans le projet de loi Dussopt participe de la destruction du statut : l’avancement, les mutations seront sous la coupe de l’employeur. De nouvelles sanctions sont introduites (mise à pied de trois jours sans avis de la CAP), diverses mesures permettront le licenciement déguisé de fonctionnaires, des pans entiers de services publics devraient être externalisés. Cela accompagne l’importante extension du recrutement de contractuels dont la rémunération sera affranchie des principes généraux de la fonction publique.

Et de nouveaux dispositifs de dialogue social pour associer plus encore les syndicats à la politique des ressources humaines, au processus de démantèlement des garanties statutaires des agents sont annoncés. style='float:right; width:314px;'>

Dans l’enseignement public : complémentaire du projet de loi fonction publique, le projet de loi Blanquer va de pair avec la remise en cause du statut de fonctionnaire en permettant d’avancer dans la dislocation du cadre national de l’école.
Sur les retraites : la confirmation du projet de retraites par points implique la destruction du code des pensions, élément essentiel du statut, la liquidation des retraites du régime général de la Sécurité sociale (répartition d’un salaire mutualisé), des régimes spéciaux et au-delà de tous les acquis en matière de retraite (soit une baisse drastique des pensions).

Pour l’arrêt du dialogue social !

Face à la mobilisation pour le retrait pur et simple du projet de loi Blanquer, le gouvernement a multiplié les réunions avec les directions syndicales dans l’unique objectif de réécriture de l’article 6 concernant les regroupements écoles-collège (établissements publics des savoirs fondamentaux), et surtout pour freiner les mobilisations.

Au Sénat, la suppression provisoire en commission de cet article 6 ne peut faire illusion (il peut revenir dans les débats ou à l’Assemblée), d’autant que toutes les dispositions du projet de loi (menaces sur les maternelles, conseil de l’évaluation de l’école, ordonnances sur les régions académiques, établissements d’enseignement international, PIAL mutualisant les moyens, notamment en AESH, annualisation de l’horaire élève sous couvert d’expérimentations, réforme de la formation initiale.) sont maintenues.

Les ajouts au Sénat donnent même des indications supplémentaires sur les objectifs du gouvernement : l’annualisation du service des enseignants, le caractère obligatoire de la formation continue ou encore ce que seraient les nouvelles règles d’affectation des personnels (mutations provisoires, contrats de mission avec l’accord du chef d’établissement...) se situent dans le contexte du projet de loi Dussopt et des multiples déclarations du ministre Blanquer sur la “gestion des ressources humaines de proximité”.

Plus d’un an et demi de concertations ont permis au gouvernement d’avancer vers le projet de loi Dussopt ! Et la concertation sur les retraites qui dure depuis un an et demi et qui se poursuit jusqu’à la mi-mai n’a qu’un seul but : obtenir la caution des syndicats à l’entreprise de liquidation de cet acquis historique, partie intégrante de la Sécu pour les salariés du privé ou du statut pour les fonctionnaires. Et Macron annonce que sa pseudo “valorisation” du salaire des enseignants est liée à la réforme des retraites !

Unification et centralisation des forces pour le retrait des projets Macron-Blanquer-Dussopt !

Dans les écoles, les établissements, la volonté de combattre contre la politique du gouvernement est bien réelle ; le 19 mars, dans les slogans, les pancartes, s’exprimait la volonté d’infliger une défaite à Blanquer et son gouvernement.
Arracher satisfaction aux multiples revendications des personnels implique d’unifier les résistances pour imposer le retrait du projet de loi Blanquer “pour une école de la confiance” et le retrait du projet Dussopt sur la fonction publique.

La succession des journées d’action conjuguée à l’intensification du dialogue social qui contribue à redonner une légitimité à Macron et son gouvernement ne peut mener qu’à l’impasse.

Il y a urgence d’imposer la rupture définitive des concertations, à commencer par celles sur la formation initiale et continue des enseignants et sur les retraites. Aucun point d’appui ne doit être fourni au gouvernement !

Tout doit donc être entrepris pour imposer l’unité syndicale sur les revendications de retrait des projets de lois Blanquer, Dussopt, du projet sur les retraites, pour que les directions des syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires...) quittent les concertations, ce qui ouvrirait la voie à la centralisation des mobilisations pour gagner.